7. L’œuvre de Poncelet.
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joint la considération des figures homologiques dans le plan 30 ) et dans
l’espace 31 ) (perspective-relief), faisant ainsi un premier pas vers la
considération des relations homographiques entre les formes fondamen
tales de rang deux ou trois.
2°) Dans la théorie des sections coniques et des surfaces du
second degré, telle qu’on la trouve déjà développée dans le „Traité
des propriétés projectives des ligures 20 )“ mais encore plus dans le
„Mémoire sur la théorie générale des polaires réciproques“ présenté par
J. V. Poncelet à l’Académie des sciences de Paris en 1824 mais publié
seulement en un court extrait 32 ) en 1826 et in extenso 33 34 ) en 1829, se
trouve un essai remarquable sur le principe de dualité. Cette relation
fondamentale entre le point et la droite dans le plan, de même qu’entre
le point et le plan dans l’espace, J. D. Ger gönnechercha, dans trois
mémoires parus de 1827 à 1829, à la justifier, en remarquant que les
théorèmes fondamentaux de la géométrie permettent ces échanges de
mots 35 ), et que, comme une loi de symétrie, ce principe de dualité do
mine toute la géométrie du plan et de l’espace. Ce fut le début d’une
discussion de priorité entre J. V. Poncelet et J. Z). Ger gönne 36 ). S’il est
vrai que la loi de dualité ne devait être conçue, justifiée et appliquée
dans toute sa généralité que plus tard par A. F. Möbius et J. Plücker
[n 08 8, 12], J. V. Poncelet fut cependant le premier qui reconnut et mit
formellement en évidence l’importance considérable de cette loi dans un
cas particulier, la transformation par polaires réciproques, tandis que
J. D. Gergonne reconnut l’existence de cette loi générale dans les pre
miers éléments de la géométrie, mais se borna à en observer les mani
festations. ,
„C’est J. D. Gergonne qui a émis l’idée du principe de dualité
en géométrie, idée inspirée, on peut le croire, par les beaux résultats
de la théorie des polaires réciproques de J. V. Poncelet, seule mé
thode que l’on connut alors pour les transformations de cette na
ture“ 37 ).
30) Propriétés projectives* 0 ), (2° éd.) 1, p. 154/5.
31) Id. (2 e éd.) 1, p. 357/405.
32) Ann. math, pures appl. 17 (1826/7), p. 265.
33) J. reine angew. Math. 4 (1829), p. 1 ; Propriétés projectives 20 ), (2 e éd.) 2, p. 57.
34) Ann. math, pures appl. 15 (1824/5), p. 157; 16 (1825/6), p. 209; 17 (1826/7),
p. 214.
35) En termes modernes, une „transformation automorphe“ avec la période 2.
36) Cf. E. Kötter y Jahresb, deutsch. Math.-Yer. 5* (1896), éd. 1901, p. 160.
37) *M. Chasles, Rapport sur les progrès de la géométrie, Paris 1870,
p. 59.
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