8. Möbius.
197
rester fidèle à Vanalogie entre les idées et la langue 41 ) il parle sans
plus de corde idéale commune à deux sections coniques et de points
d’intersection imaginaires et reconnaît dans ces expressions purement
figurées, mais fondées sur des rapports exacts et rigoureux 42 ) le seul
moyen par lequel la géométrie synthétique puisse s’élever à une
généralité aussi complète que l’analyse. Il arrive ainsi à cette remar
que 43 ) que tous les cercles d’un plan ont idéalement deux points ima
ginaires communs à Vinfini et que 44 ) deux quelconques de ces cercles
ont une corde commune réelle ou imaginaire à distance finie, qui va
elle aussi à l’infini dans le cas de cercles concentriques. De même,
deux sphères 45 ) et plus généralement deux quadriques homothétiques,
ont une courbe d’intersection plane réelle ou idéale située à l’infini.
On voit par là que les notions d’ombilics d’un plan et d’ombilicale
dans l’espace, d’une importance capitale pour le développement ul
térieur de la science, se trouvent déjà sous une forme précise chez
J. V. Poncelet, et sont employées par lui, pour interpréter projecti ve
rnent des relations métriques.
8. Möbius. „Les travaux de J. V. Poncelet suscitèrent partout les
recherches les plus approfondies. On chercha à étudier sous toutes
leurs faces les principes qu’il avait découverts et à en tiier toutes
les conséquences.
Mais il faut, dès maintenant, noter une différence fondamentale
toujours valable; toutes les fois que la solution analytique d’un problème do
géométrie se ramène à un problème de ce genre, comme cela se produit à tout
instant en géométrie algébrique, à cause de l’intervention du théorème fonda
mental de l’algèbre [I 9, n os 80 à 88] on ne pourra exprimer le résultat, en parti
culier le nombre de solutions existantes, sans y ajouter un grand nombre de cas
d’exception, à moins d’interpréter les solutions imaginaires éventuelles au moyen
d’éléments également „imaginaires“ (assimilés aux réels).
C’est pourquoi il est utile de regarder, de prime abord, dans les développe
ments analytiques de ce genre, l’espace ponctuel comme l’ensemble de tous les
groupes de trois nombres complexes ou non, et de définir tout groupe constitué
par trois nombres non tous réels, comme représentant un point „imaginaire“
ou „complexe“, introduction purement formelle, mais cependant rigoureuse des
éléments imaginaires, qui est permise en géométrie analytique.
En géométrie synthétique, il est d’abord nécessaire de faire une extension
correspondante des notions de point, de droite, etc., comme l’a fait K. G. Chr. von
Standt [n° 14].
41) Propriétés projectives 20 ), (2 e éd.) 1, p. 27.
42) Id. (2° éd.) 1, p. 35.
43) Id. (2 e éd.) 1, p. 47/8.
44) Id. (2 e éd.) 1, p. 44.
45) Id. (2 e éd ) 1, p. 370.