13. von Staudt.
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ment par leurs fonctions symétriques, d’autre part l’emploi constant
du rapport anharmonique, ce qui donne à la „Géométrie supérieure“
un caractère presque exclusivement métrique, K. G. Chr. von Staudt
se rapproche plus nettement de J. V. Poncelet en s’attachant à con
stituer une géométrie affranchie de toute relation métrique et basée
uniquement sur des rapports de situation.*
La „Géométrie de position“ de K. G. Chr. von Staudt 96 ) et ses
„Compléments“ firent faire un pas très important et définitif à la
géométrie projective. Les deux idées directrices de la „Géométrie de
position“ sont les suivantes:
1°) Utilisation des théorèmes sur les triangles et quadrilatères
homologiques établis par des considérations de géométrie de l’espace,
et de toute la théorie des figures harmoniques fondée sur ces théorèmes,
pour définir d’une nouvelle manière la relation homographique entre
deux formes fondamentales de première espèce: il suffit, dans le cas
d’éléments réels, qu’à des formes harmoniques correspondent toujours
des formes harmoniques 97 ).
2°) Considération du système polaire général dans le plan, par
lequel on peut définir simultanément la section conique comme lieu
de ses points, et comme enveloppe de ses tangentes. On englobe aussi
de cette façon le cas de la section conique complètement imaginaire
(mais à polarité réelle), qui échappe à la génération par les faisceaux
projectifs 98 ).
96) Geometrie der Lage, Nuremberg 1847; Beitrage zur Geometrie der
Lage 1, Nuremberg 1856; 2, Nuremberg 1867; 3, Nuremberg 1860.
97) La démonstration donnée par K. G. Chr. von Staudt du théorème fonda
mental, d’après lequel une relation homographique entre deux formes de rang
un qui possède trois éléments doubles distincts est nécessairement identique
[n° 106], d’où résulte qu’une relation homographique est toujours déterminée par
trois couples d’éléments correspondants, n’était, pas irréprochable, mais elle a été
complétée plus tard en faisant intervenir le principe de continuité [cf. I 3, n os 7
et 8; III 1, n os 13, 27]. Cf. F. Klein, Math. Ann. 37 (1890), p. 644, 565 et suiv.;
G. Darhoux, Math. Ann. 17 (1880), p. 55. Si l’on admet des éléments imaginaires,
il faut ajouter dans la définition de la relation homographique entre des formes
de rang un, la condition que les jets correspondants, en ce qui concerne le sens,
doivent être de même espèce [K. G. Chr. von Staudt, Beitrage zur Geometrie der
Lage 96 ) 2, n° 215. Cf. aussi dans le présent article le n° 1S],
98) „Etant donnés deux triangles homologiques ABC, A'B'C' cherchons
à construire la conique par rapport à laquelle ils sont réciproques. Remarquons
que sur la droite B C par exemple le point B est conjugué du point B t de ren
contre de A'C (polaire de B) avec B G, le point C conjugué du point G t de
rencontre de A'B' (polaire de C) avec BC. Les points de rencontre de B C
et de la conique sont les points doubles de l’involution déterminée par les deux