214 G. Fano. III 3. Géométrie synthétique et géométrie analytique. S. Carrus.
On peut souvent obtenir, d’une forme fondamentale imaginaire F,
une représentation réelle <& 2r , en choisissant, comme représentation de
chacun des éléments complexes de F, l’élément réel unique d’espèce
déterminée qui lui appartient; par exemple, en choisissant pour cha
que point la droite réelle qui le joint à son imaginaire conjugué.
Comme représentations réelles les plus importantes d’une forme de
rang un, on obtient:
1°) Vensemble des points réels d’un plan réel 122 );
2°) la congruence linéaire de droites à directrices imaginaires con
juguées;
3°) la surface du second degré non réglée, en particulier la sphère
{réelle') 123 ).
D’après le même principe, on peut construire, dans les espaces
à plusieurs dimensions, des représentations réelles des formes fonda
mentales de rang deux et au-dessus 124 ).
Les g k mentionnés ci-dessus sont nommés „fils“ (fili, Fâden),
pour Te = 1, „tissus“ (tele, Gewebe) pour h = 2, etc. Une „ligne“ (ou
un système réglé, etc.) de la forme fondamentale F est donc un tissu
particulier, une surface est un g i particulier; quant aux chaînes de
K. G. Chr. von Staudt, ce sont des fils.
Dans le cas de 1c impair, nous avons affaire à des figures qui ne
s’étaient pas présentées jusqu’ici en géométrie. Si la configuration
réelle G k est algébrique (ce qui arrive toujours quand g k est algébrique,
mais non réciproquement), on dit que g k est une configuration hyper-
algébrique (et cette définition est indépendante de l’espèce particulière
de 0 2r que l’on a choisie pour représenter la forme fondamentale jP);
les configurations algébriques sont donc comprises parmi les hyper-
algébriques. On désigne aussi sous le nom de „correspondances hyper-
122) Un cas particulier de cette représentation est celui des variables com
plexes x -J- yi dans le plan, tel que l’ont conçu G. Wessel, J. B. Argand et C. F.
Gauss [I 5, 3]. Cette génération du plan x 4- yi se trouve aussi dans F. Klein,
Riemannsche Flâcben 1 (cours autographié) Gôttingue 1891/2; réimpr. 1, Gôttingue
1906, p. 267 et suiv.].
123) Dans les deux dernières représentations, il n’y a pas d’éléments fonda
mentaux, c’est-à-dire que la représentation de F par la forme 4> ir est, sans ex
ception, univoque. Dans la première représentation, il y a, au contraire, une
droite réelle (dans le plan des variables complexes, la droite de l’infini) dont
tous les points correspondent à un élément unique de la forme fondamentale,
124) Quelques ensembles de ce genre, analogues à la sphère de B. Biemann
et F. Neumann, ont été indiqués par C. Segre dans un autre article [Sulle varietà
che rappresentano le coppie di punti di due piani o spazi, Rend. Cire mat.
Palermo 5 (1891), p. 192]. Cf. en partie. n° 9.