2B. Génération géométrique des courbes et des surfaces par Grassmann, 229
d’une courbe de la w ième classe comme enveloppe d’une droite mobile
dans le plan.
Dans un autre mémoire, H. Grassmann 194, ) établit le théorème
inverse, d’après lequel toute figure formée de points (ou de droites)
du n ième ordre (ou de la n ième classe) peut être engendrée de la ma
nière indiquée. La démonstration de ce théorème revient à déduire de
l’équation F{x, y) — 0 de la courbe donnée une règle permettant de cons
truire le mécanisme générateur. Les différentes générations sont discu
tées séparément pour les courbes du troisième et du quatrième degré 194 195 ).
Pour les surfaces, il établit un théorème analogue 196 ) où la con
dition qu’un point et une droite soient incidents est remplacée par la
condition que deux droites obtenues par des constructions linéaires
soient dans un même plan.
Mais ceci n’est encore qu’une „génération“ géométrique des cour
bes générales d’un degré donné; leur „définition“, ainsi que celle du
degré, a toujours une base analytique. Même quand H. Grassmann engen
dre les courbes d’ordre m -f- n par des faisceaux projectifs de courbes
d’ordres m et n, et qu’il reconnaît que cette génération est toujours
possible 197 ), ce ne sont là que des recherches isolées, et il n’est pas
encore question chez lui d’une théorie des courbes proprement dite.
J. Lüroth 198 ) a montré dans sa théorie des jets que les courbes
et surfaces de degré n de H. Grassmann sont rencontrées par toute
droite en n points et que deux courbes de degrés m et n se coupent
en mn points. On pourrait par conséquent établir une théorie géomé
trique des courbes planes algébriques en prenant comme définition
leur génération d’après H. Grassmann, et en démontrant les théorèmes
sur les intersections d’après K. G. Chr. von Staudt et J. Lüroth. Toute
fois cette théorie n’a pas été développée. Il n’y serait, il est vrai, pas
du tout question de relations métriques; mais il reste à savoir si une
théorie qui a besoin du calcul des jets jusqu’aux problèmes d’élimination
194) J. reine angew. Math. 42 (1851), p. 187; Werke 2 1 , publ. par E. Study,
G. Scheffers et F. Engel, Leipzig 1904, p. 80.
195) J. reine angew. Math. 36 (1848), p. 177; 44 (1852), p. 1; 52 (1856),
p. 254; Werke 2 1 , p. 73, 109, 218.
196) J. reine angew. Math. 49 (1855), p. 1 et diverses remarques jusqu’à la
p. 65; Werke 2 1 , p. 136/98.
197) Die höhere Projektivität und Perspektivität in der Ebene dargestellt
durch geometrische Analyse [J. reine angew. Math. 42 (1851), p. 193]; Die höhere
Projektivität in der Ebene dargestellt durch Funktionsverknüpfungen [id. p. 294];
Werke 2 1 , p. 86, 89.
198) Math. Ann. 8 (1875), p. 145.