B. de Paolis reprit ces recherches d’une façon plus approfondie et
plus systématique, mais malheureusement il mourut avant de pouvoir
en venir à bout [cf. n° 27].
26. Théorie purement synthétique des courbes planes par
Kötter. Les nombreux essais faits en vue de fonder une théorie pure
ment synthétique des courbes et surfaces algébriques ne furent cou
ronnés de succès que lorsqu’on 1884 et 1886 l’académie de Berlin
décida d’attribuer le prix Steiner au meilleur travail sur ce sujet.
L’ouvrage de E. Kötter 212 ) couronné en 1886 [cf. III 19] renferme en
effet une théorie synthétique des courbes planes, qui peut être con
sidérée dans son ensemble comme satisfaisante.
E. Kötter part de la remarque suivante. En géométrie analytique
la grande simplicité des théorèmes et des démonstrations sur les
courbes algébriques repose sur ces deux faits: en premier lieu, les gran
deurs imaginaires sont déjà introduites dans les fondements de la
géométrie; en second lieu, avant d’aborder la géométrie analytique,
on a à sa disposition la théorie des fonctions rationnelles entières
d’une et de plusieurs variables. En particulier, on suppose connu le
théorème fondamental de l’algèbre [I 9, 80] d’après lequel une fonction
rationnelle entière d’une variable de degré n possède n zéros en général
différents, et le théorème de Bézout [I 9, 51, note 389] d’après lequel
deux fonctions rationnelles entières de deux variables de degrés m et n
s’annulent en même temps pour mn couples de valeurs des variables.
En ce qui concerne le premier point, la théorie des éléments
imaginaires de K. G. Chr. von Staudt donne la traduction géométrique
de la théorie analytique et, dès le second chapitre de son ouvrage,
E. Kötter ne fait pas de distinction entre éléments réels et imaginaires.
La théorie des fonctions rationnelles entières est remplacée dans
le mémoire de E. Kötter par la théorie des invalidions. De même qu’un
groupe de points peut être représenté analytiquement par une équation
de degré n, de même il peut être déterminé géométriquement comme
(1883), p. 25/80, 85/112j; G. Castelnuovo [Studio sulle omografie di 2 a specie, Atti
Ist. Yeneto (6) 5 (1886/7), p. 1041]; F. London [Zur Theorie der trilinearen Ver
wandtschaft dreier einstufigen Grandgebilde, Math. Ann. 44 (1894), p. 345].
G. Hauclc [J. reine angew. Math. 95 (1883), p. 1, surtout § 3; 97 (1884),
p. 261; 98 (1885), p. 304; 108 (1891), p. 25; 111 (1893), p. 207] s’est occupé long
temps de la théorie des correspondances trilinéaires planes à laquelle il arriva
tout d'abord en étudiant du point de vue de la géométrie descriptive les
relations qui existent entre trois projections planes d’une même figure (plane ou
gauche).
212) Grundzüge einer rein geometrischen Theorie der algebraischen ebenen
Kurven [Abh. Akad. Berlin 1887, Phys. math. Klasse, Math. Abh. mém. n° 4].