258 G-, Fano. III 3. Géométrie synthétique et géométrie analytique. 8. Garnis.
ces de courbes, en s’appuyant sur leur définition analytique. Cette
distinction a été reprise par C. Jordan 298 ) avec plus de détails.
G. Jordan pose comme conditions que la courbe définie par les
équations
n’ait pas de points doubles dans l’intervalle a < t < &, c’est-à-dire que
pour aucun couple de valeurs ^ t 2 (comprises chacune entre a et h)
on n’ait en même temps
ViA) = ^ (¿2) ;
et en outre que la courbe soit fermée, c’est-à-dire que
cp(a) = (p(b), ^(o) = ^(6).
Il montre alors que la courbe ainsi définie possède une des pro
priétés les plus importantes des courbes empiriques fermées: à savoir
qu’elle partage le plan en deux régions, une région „intérieure“ et une
région „extérieure“, conformément à la conception ordinaire [III 1,
20; III 2, 8].
Cette proposition rattache la définition analytique des courbes
aux notions géométriques qui proviennent de la théorie des ensembles.
Mais la réciproque du théorème de Jordan n’est pas vraie. Une figure
de points qui partage le plan en une région extérieure et une région
intérieure n’est pas toujours une courbe continue
x — y = f(f)-
La notion géométrique de „limite de région“ ne se réduit à celle de
courbe (définie analytiquement) que si d’autres conditions sont encore
remplies, comme l’a fait remarquer A. Schoenflies 2 ") [cf. III 2, 9].
De plus la courbe de Jordan ne jouit pas, en général, des autres
propriétés des courbes empiriques. La notion de „longueur d’arc“
sur cette courbe ne peut être introduite que lorsque cp(t) et ip(t) sont
des fonctions bornées 300 ), c’est-à-dire lorsque dans l’intervalle considéré
les sommes de leurs accroissements positifs et négatifs, prises séparé
ment, sont finies. Et, pour que la courbe ait une tangente, ou une
courbure déterminée, il faut encore d’autres conditions; ainsi pour
qu’elle ait une tangente il est suffisant, mais non nécessaire, que cp
et ip soient dérivables une fois dans l’intervalle considéré; et pour
298) Cours d’analyse, (3 e éd.) 1, Paris 1909, p. 90 et suiv.
299) Nachr. Ges. Gott. 1902, p. 185; Math. Ann. 58 (1904), p. 195 (voir en
partie. § 7 et suiv.); 59 (1904), p. 129; 62 (1906), p. 286; Jahresb. deutsch. Math-
Yer. 16 (1906), p. 557; Nachr. Ges. Gôtt. 1907, p. 28.
300) C. Jordan, Cours d’analyse, (3 e éd.) 1, Paris 1909, p. 99 et suiv.