5. Principe de continuité de Poncelet.
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du lieu uon pas avec une droite arbitraire, mais avec une droite menée
par le point que nous avons appelé E. D’après la construction in
diquée, mn de ces points sont alors confondus en E; les autres, au
nombre de mn sont différents de E\ l’ordre cherché sera donc 2mn.
Ce procédé s’applique en particulier au cas oùw = » = l, c’est-
à-dire quand le lieu cherché est une conique. J. V. Poncelet fait voir
comment le théorème ainsi démontré peut devenir le point de départ
d’une étude énumérative des coniques. Afin de pouvoir généraliser
cette étude, il s’appuie sur le fait que deux courbes du second degré
ont quatre points communs. Ce théorème, de même que le théorème
général de E. Bézout, est aussi une conséquence du principe de con
tinuité, suivant lequel on peut remplacer l’une des courbes par un
système de droites * 22 ). J. V. Poncelet donne aussi les fondements énumé-
ratifs d’une théorie des surfaces du second ordre. De ce qu’une courbe
est coupée en quatre points par une conique, on y déduit, par exemple,
qu’elle est nécessairement du second ordre 23 ).
Pour trouver la classe d’une courbe d’ordre m, J. V. Poncelet 24 )
utilise un faisceau de droites parallèles. Sur chacune de ces droites,
il porte, à partir du point de rencontre avec une transversale arbi
traire l et dans les deux sens de la droite les Ü cordes inter
ceptées sur celles-ci par la courbe. Il obtient ainsi des segments
ayant tous leur origine sur Z; le lieu de leurs extrémités sera une
courbe coupée en m(jn — 1) points par chaque droite du faisceau,
courbe qui est donc d’ordre m(m — 1). Or les m(m. — 1) intersections
de cette courbe auxiliaire avec l vont se trouver sur m(m — 1) droites
du faisceau qui sont tangentes à la courbe donnée. De là on con
clut que le nombre des tangentes issues d’un point arbitraire est
aussi m(m — 1).
J. V. Poncelet étudie aussi T’influence d’un point double sur la
classe de la courbe; de l’application de ce résultat à une courbe dé
composée en deux courbes partielles, il tire une nouvelle démonstration
du théorème de Bézout.
appliqué, le premier le procédé de W. Braikenridge, et le second celui de J. V.
Poncelet, pour résoudre des questions semblables.
22) Propriétés projectives 6 ), (2 e éd.) 1, p. 374.
23) Id. (2 e éd.) 1, p. 373 et suiv.; voir en partie, p. 384.
24) Id. (2° éd.) 2, p. 216; J. reine angew. Math. 8 (1832), p. 394.
H. G. Zeuthen [Lebrbucb x ), n os 10 à 12] montre que cette façon de procéder
pour établir le théorème de Bézout et déterminer la classe d’une courbe amène
naturellement à formuler la règle de G. H. Halphen mentionnée au n° 2 et la
première règle du n° 3.