280 H. G. Zeuthen. III 4. Géométrie émimérative. M. Pieri.
Supposons qu’une condition imposée à des figures F se traduise
par une correspondance œ entre les figures F et certaines autres
figures J -1 '; pour que le principe de la conservation du nombre et le
calcul symbolique qui s’y rattache [n° 24] soient alors applicables
sans réserve il faut et il suffit que la correspondance œ soit irréduc
tible ou qu’elle se décompose en une somme de plusieurs correspon
dances irréductibles telles que
I o ) les éléments F qui correspondent à un élément générique F'
se distribuent en des variétés de la même dimension;
2°) les variétés des F' homologues à la variété de tous les F
dans la même correspondance aient elles aussi la même dimension.
Cependant, d’après H. G. Zeuthen u ), la possibilité d’appliquer en
toute rigueur la méthode de la conservation du nombre ne dépend pas
de la façon plus ou moins condensée ou détaillée dont on formule le
principe du même nom. Aucune façon de formuler le principe ne peut
suffire tant qu’elle ne contient pas une indication précise, valable dans
tous les cas, des multiplicités auxquelles les nombres, résultant dans
les cas particuliers de la décomposition du nombre invariable, sont
affectés.
La détermination de ces multiplicités est un des problèmes fonda
mentaux qu’il faudrait avant tout résoudre en géométrie énumérative.
La question posée par E. Study et G. Kohn, relative aux solutions
qu’on peut accepter ou à celles qu’il faut rejeter, rentre comme cas
particulier dans le problème fondamental en question; ce problème
une fois résolu, le nombre des solutions qu’il faut rejeter est, en effet,
le nombre des solutions affectées de la multiplicité zéro.
La détermination des multiplicités peut être obtenue en regardant
toujours les cas particuliers dont on fait usage pour parvenir à un
dénombrement plus général comme des cas-limites et en s’assurant
que chaque fois le passage à la limite est rigoureux, ce pour quoi il
suffit de se conformer entièrement aux règles prescrites au début de
ce n° 9.
Abstraction faite des recherches que nous venons de mentionner,
recherches dans lesquelles on avait négligé de s’assurer que les cas
servant au dénombrement étaient effectivement des cas limites de tous
74) G. R. du Congrès des mathématiciens Scandinaves Stockholm 1909, éd.
Leipzig 1910, p. 32. Voir surtout Lehrbuch x ), chap. 1, où se trouvent développés
les principes généraux qui sont à la base des méthodes énumératives, en parti
culier ceux dont dépend l’application rigoureuse de la méthode de la conser
vation du nombre, avant de passer (chap. 2) à un exposé systématique des types
auxquels se ramènent ces applications.