286 S. G. Zeuthen. III 4. Géométrie énumérative. M. Pieri.
caractère plus complet, il faut rappeler la représentation donnée par
M. Chasles 94 95 ), au moyen d’une équation de degrés p et q entre deux
variables, d’une courbe située sur un byperboloïde et rencontrant cha
cune des génératrices de l’un et de l’autre système respectivement en
p et en q points. Il faut aussi citer la théorie, due à J. Ph. E. de
Fauque de Jonquières^), des involutions d’ordre quelconque sur une
droite, bien qu’il y calcule encore, provisoirement du moins, le nombre
des points doubles au moyen de la détermination algébrique du dis
criminant.
18. Le principe de correspondance et ses premières appli
cations. Dans toute correspondance (a, fi) entre les points d’une
droite, susceptible de représentation algébrique, c’est-à-dire telle qu’à
chaque point x correspondent fi points homologues y, et à chaque
point y, a points homologues x, il y a toujours (a -f fi) points où un
x et un y qui se correspondent sont confondus 96 ).
Deux applications tout à fait générales de ce principe ont été
faites par J. Ph. E. de Fauque de Jonquières 97 ) dans un mémoire sur
lequel nous reviendrons au n° 20. Le principe, il est vrai, n’y est pas
encore explicitement énoncé; mais la validité du raisonnement, pour
tous les cas où il peut être effectivement employé, en ressort avec
une telle évidence que L. Cremona 98 ) a pu se servir du même pro
cédé, sans reproduire chaque fois les raisonnements qui le justifient.
Néanmoins, M. Chasles qui venait d’attribuer à un usage erroné du
principe en question certains résultats inexacts obtenus par J. Ph. E.
de Fauque de Jonquières ne se décidait point à l’accepter. Il trouvait
surtout inadmissible l’argumentation d’après laquelle toute équation
94) G. R. Acad. sc. Paris 53 (1861), p. 985. En particulier, la déduction du
nombre (p -f q) des points d’intersection avec un plan arbitraire [id. p. 990] ne
diffère que très peu, au fond, de la démonstration générale du principe de cor
respondance.
95) Ann. mat. pura appl. (1) 2 (1869), p. 86,
Une pénétration réciproque, d’un caractère semblable entre l’algèbre et
certaines énumérations plus compliquées que celles dont nous parlons ici, se
trouve aussi, à côté d’application*s directes du principe de correspondance, dans les
travaux du même auteur dont il sera question aux n os 18 et 20 (notes 97 et 170).
Les recherches sur les involutions d’ordre quelconque ont été poursuivies
et appliquées par L. Cremona [Curve piane ,8 ), p. 16]. Voir aussi n° 15. \ \
96) Ces notations seront constamment employées dans ce qui suit.
97) J. math, pures appl. (2) 6 (1861), p. 117, 119. Voir aussi C. Segre,
Bibl. math. (2) 6 (1892), p. 33.
98) L. Cremona, Curve piane 18 ), p. 64, 66, 76, etc..