13. Le principe de correspondance et ses premières applications. 287
de degré a en x et /3 en y devait rester de degré a -f- /3 pour y = x\
en effet, dans certains cas le degré s’abaisse effectivement"). Lorsque
M. Chasles se décida enfin à énoncer à son tour le principe de cor
respondance, qu’il avait développé de son côté, en l’utilisant pour en
déduire de nombreux résultats publiés en 1864 [n° 21], il y joignit 99 100 )
la condition qu’un point x à l’infini ait toujours pour correspondants
/3 points situés à distance finie; et dans les applications qu’il en fit
successivement, il n’omit jamais de s’assurer que les choses se pas
saient réellement ainsi. Cette restriction était tout à fait superflue
dans les recherches de caractère projectif faites par J. Ph. E. de
Fauque de Jonquières.
Une foule de problèmes résolus par M. Chasles au moyen du
principe de correspondance, et qui constituèrent une longue série de
communications, mirent en pleine lumière la fécondité de ce principe
et la facilité de son emploi 101 ). Il s’en servit d’abord pour développer
sa théorie, entièrement nouvelle à cette époque, des systèmes formés
par des coniques ou d’autres courbes ou surfaces [n 08 21 et 22]. Le
plus souvent il se contente il est vrai de donner les résultats; mais,
comme il déclare lui-même 102 103 ) avoir partout employé le principe de
correspondance, cette certitude, jointe à l’enchaînement des propositions,
suffit presque toujours pour rétablir la démonstration, très simple
d’ailleurs, de chaque théorème nouveau 108 ). Plus tard, il montra par
99) La preuve que les scrupules de M. Chasles se sont manifestés précisé
ment sur ce point, résulte de renseignements contenus dans une lettre de L. Cre~
mona adressée à J. Ph. E. de Fauque de Jonquières le 29 janvier 1864; L. Cre-
mona écarte la difficulté par la considération des racines infinies de l’équation
que l’on obtient en faisant y — x [cf. Documents relatifs à une question de
priorité (lithographiés), Paris 4 février 1867, p. 14]. Le même doute fut soulevé
postérieurement par M. Chasles [Rapport sur les progrès de la géométrie, Paris
1870, p. 329].
100) Cela ressort de sa démonstration même [C. R. Acad. sc. Paris 58 (1864),
p. 1175.
101) C. R. Acad. sc. Paris: du tome 68 (1864) au tome 85 (1877) et aussi, en
partie, Nouv. Ann. math., 2 e série [cf. III19].
102) C. R. Acad. sc. Paris 58 (1864), p. 1167.
103) Il est donc inexact d’affirmer, comme on l’a fait souvent, que M. Chasles
n’ait donné que des énoncés de théorèmes sans aucune démonstration. En parti
culier, les renseignements contenus dans sa note [C. R. Acad, Paris 58 (1864),
p. 308] et sa démonstration complète du théorème relatif aux sections coniques
[id. 59 (1864), p. 210] renferment des éléments suffisants pour reconstruire dans
son intégrité la démonstration du théorème fondamental: dans tout système
(y, v) de courbes il y en a toujours (nfi-\-mv) qui sont tangentes à une courbe
donnée d’ordre m et de classe n [n° 22, note 181].