Ili 5. LA THÉORIE DES GROUPES CONTINUS
ET LA GÉOMÉTRIE.
Exposé, d’après l’article allemand de G. F AN O (turin)
par E. CAUTAN (paris).
I. Transformations. Groupes de transformations et géométries
correspondantes.
1. Transformations. On trouve déjà des traces de transformations
géométriques particulières chez les géomètres grecs, en particulier dans
Apollonius*). Souvent aussi on s’est servi de changements de variables,
c’est-à-dire de transformations, pour résoudre des équations algébriques
et intégrer des équations différentielles. Mais ce n’est que du début
du 19 ième siècle que date la notion moderne de transformation géomé
trique: d’une part l’étude systématique des projections, sous l’impul
sion des travaux de J. V. Poncelet*), conduisit les géomètres à la con
sidération des transformations projectives 3 ) [cf. III 3 ]; d’autre part les
extensions successives de la notion de coordonnée habituèrent les géo
mètres à ne pas se borner à regarder les transformations usitées en
Analyse comme de simples changements de variables, mais à les inter
préter par des correspondances entre des figures géométriques. On par
vint ainsi à la notion la plus générale de correspondance entre deux
figures géométriques, ainsi qu’à celle de la représentation de l’une de
ces figures sur l’autre, et à celle de l'identité des deux figures à l’égard
des transformations dont il s’agit.
Une transformation est définie analytiquement par un système
1) Cf. G. Loria, Le scienze esatte nell’ antica Grecia [Memorie Accad.
Modena (2) 11 (1895), en partie, p. 231 et suiv.].
2) ^Traité des propriétés projectives des figures, (l r * éd.) Paris 1822; (2 e éd.)
1, Paris 1865.*
3) Cf. M. Chasles, Aperçu historique sur l’origine et le développement des
méthodes en géométrie, (l re éd.): Mém. couronnés savants étrangers Acad. Bruxelles
in 4°, 11 (1837), p. 189, 253; (2* éd.) Paris 1875, p. 189, 253; (3 e éd.) Paris 1889,
p. 189, 253 (chap. 5 et 6).