346 G- Fano. III 5. La théorie des groupes continus et la géométrie. E. Cartan.
ou plusieurs équations analytiques entre les coordonnées d’un point.
Mais l'introduction de ce que C. Segre 18 ) appelle les figures hyper-
algébriques, définies par des équations algébriques par rapport aux
coordonnées d’un point et aux variables complexes conjuguées de ces
coordonnées, a nécessité l’introduction des transformations antiprojec
tives. Parmi les figures de cette géométrie projective complexe éten
due, signalons en particulier les chaînes 19 ) qui sont des lieux de points
susceptibles d’être transformés, par une transformation projective con
venable, dans l’ensemble des points réels d’une droite. Signalons aussi
les hyperconiques et hyperquadriques réelles obtenues en annulant une
forme d’Hermite 20 ) et dont il sera question plus loin. La géométrie
projective et la géométrie antiprojective de la droite complexe sont
équivalentes à la géométrie des rayons vecteurs réciproques du plan
[n° 12], les chaînes de la droite complexe correspondant aux cercles
du plan réel.*
On peut aussi considérer une géométrie projective hicomplexe, etc.
6. Sous-groupes continus du groupe projectif général. Certains
des sous-groupes du groupe projectif général de E n présentent un
intérêt capital. Bien des géométries admettent en effet, par un choix
convenable de l’élément générateur et de ses coordonnées, pour groupe
fondamental un sous-groupe du groupe projectif général (du moins
dans le cas où ce groupe fondamental est fini). Les résultats connus
relativement à ces sous-groupes se rapportent en majorité au cas où
les transformations et les paramètres sont complexes 21 ).
a) Le groupe projectif général de la droite (n = 1) est à trois
paramètres. Chacun de ses sous-groupes à deux paramètres est formé
par l’ensemble des transformations projectives qui laissent invariant
un point fixe; chacun de ses sous-groupes à un paramètres est formé
par l’ensemble des transformations projectives qui laissent invariants
deux points fixes (distincts ou confondus) 22 ).
19) *Les chaînes linéaires sont déjà considérés par K. G. Chr. von Staudt
[Beitràge 17 ), p. 137/8]. Voir aussi C. Segre [Atti Accad. Torino 25 (1889/90),
p. 430]; J. W. Young [Annals of math. (2) 11 (1909/10), p. 33; Trans. Amer. math.
Soc. 11 (1910), p. 280]; dans ce dernier article J. W. Young considère dans le
plan complexe les chaînes planaires qui se déduisent, par une transformation
projective, de la figure formée par tous les points réels du plan. Les chaînes à trois
dimensions sont étudiées par H. H. Mac Gregor [Annals of math. (2) 14 (1912/3), p 1].*
20) C. Segre, Atti Accad. Torino 25 (1889/90), p. 592.
21) En ce qui concerne les groupes réels, voir S. Lie, Transformations-
gruppen 7 ) 3, p. 369/85. On pourra consulter aussi, pour n = 1 et n = 2, et
pour certains groupes particuliers à trois variables, les travaux de H. B.
Newson ,5 ).