38
III 1. F. Enriques. Questions d’ordre élémentaire.
térieur du segment X3I appartiennent à la seconde classe. On dé
montre qu’il n’existe qu’un seul point X jouissant de cette propriété.
Il peut d’ailleurs arriver que X coïncide soit avec 0 soit avec 31.
Les deux postulats de K. Weierstrass et de IL Dedelcind sont
entièrement équivalents.
Si l’on adjoint l’un de ces deux postulats de continuité aux pos
tulats de congruence des segments sur la droite [n° 11, y] on peut:
a) prouver 14i ) le postulat d’Archimède 142 143 144 145 );
b) représenter les points de la droite sur le continuum numérique
au moyen d’une correspondance biunivoque [dite aussi parfaite I 1, 1].
On peut donc dire que si les postulats sur la congruence des seg
ments sont donnés [n° 11, y 1 à 4], le postulat de continuité de Weier
strass (ou celui de Dedelcind) est équivalent à Iensemble des postidats
de continuité de Cantor et d’Archimède.
La question se pose maintenant de savoir si le postulat d’Archi
mède est aussi une conséquence des postulats sur la congruence des
segments et du postulat de la continuité de Cantor.
G. Veronese lu ) a montré qu’à cette question il faut répondre né
gativement et a ainsi prouvé que le postulat de la continuité de
Cantor est compatible avec la supposition d’un segment actuel, infi
niment petit (par rapport à une unité donnée) [cf. n° 47 ].
Cela résulte, en somme, du raisonnement que voici 140 ):
Supposons, dans un même plan, un système a, a, a”, ... de
droites horizontales en nombre illimité, à distances égales les unes
des autres, et considérons l’ensemble de tous les points de ces droites
comme un système de points ordonnés de façon que chaque point B
situé à droite d’un point A sur une
même horizontale, et que chaque
C point G ou D situé plus haut que
j yj ^ soient regardés comme „suivant
A“- au contraire A précède B, C et
b D. Dans ce système de points que
Fig. i. l’on peut supposer ordonné dans les
142) Cf. 0. Stolz [Ber. naturw.-mediz. Yer. Innsbruck 12 (1881/2), p. 75;
Math. Ann. 22 (1883), p. 504].
143) O. Hôlder [Ber. Ges. Lpz 53 (1901), math. p. 1] a énuméré d’une façon
précise les conditions nécessaires et suffisantes pour qu’il en soit ainsi.
144) Atti Accad. Lincei Memorie mat. (4) 6 (1890), p. 603; Fondamenti 26 ),
p. 105; trad. A. Schepp, Grundzüge 28 ) 1, (Einleitung § 105).
145) G. Veronese, Fondamenti 26 ), p. 166; trad, A. Schepp, Grundzüge 26 ), Ein
leitung, p. 184 en note.