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III 1. F. Enriques. Questions d’ordre élémentaire.
point de vue suivant qui se rattache d’une part aux idées de Nassir
ed Din et de l’autre à celles de V. Giordano:
Si l’on prend dans un plan un segment AB et qu’on élève à ses
deux extrémités A et B les perpendiculaires au segment d’un même
côté de celui-ci, puis que l’on porte sur ces deux perpendiculaires
deux segments égaux AC, BD, on obtient un quadrilatère AB CD
dont deux des angles sont droits et dont on peut démontrer que les
deux autres angles sont nécessairement égaux entre eux; on peut
d’ailleurs faire sur ces deux angles trois hypothèses distinctes: on
peut les supposer aigus, droits ou ohtus. G. Saccheri a démontré que
si l’une de ces trois hypothèses est vérifiée une seule fois, elle le sera
toujours, de quelque façon que l’on fasse varier les données.
La seconde des trois hypothèses équivaut au postulat d’Euclide
tandis que la première conduit à la géométrie de N. I. Lobacevskij et
la troisième à celle de B. Biemann. G. Saccheri prétend démontrer
l’absurdité de la première et de la troisième hypothèse; il exclut le
cas de l’angle obtus en se basant sur l’infinité de la droite et il croit
trouver un élément „discordant“ dans le caractère asymptotique des
parallèles où aboutit l’hypothèse de l’angle aigu 160 a ).
J. H. Lambert 1 * 0 ) s’est placé à un point de vue qui ne diffère pas
beaucoup de celui de G. Saccheri 101 ). „Lui aussi part d’un quadrilatère,
mais il le suppose construit avec trois angles droits; il considère trois
hypothèses suivant que le quatrième angle est aigu, droit ou obtus.
Il montre que si pour un seul quadrilatère on se trouve dans le cas
de l’angle droit, il en est de même pour tous les autres quadrilatères
envisagés, et que ce cas est celui qui convient au postulat d’Euclide.*
J. H. Lambert observe, en outre, que dans les cas où le quatrième
angle est soit aigu, soit obtus, cas qui conviennent aux géométries
non-euclidiennes, il doit y avoir une espèce d'unité de mesure naturelle
ou absolue, c’est-à-dire une unité définie par ses relations avec le plan
(dans la géométrie euclidienne il n’y a rien de semblable; une longueur
quelconque ne saurait y être déterminée dans le plan tant qu’on ne
s’y donne pas une unité arbitrairement fixée). J. H. Lambert montre
que le rapport de l’aire d’un triangle à l’unité des aires est égal au * *
160) Theorie der Parallellinien [Leipziger Magazin für die reine und angew.
Math. 1 (1786), p. 187/64, 325/58]. Ce memoire est daté de 1766. „Voir aussi
P. Striekel, Bibi. math. (2) 18 (1899), p. 107/10.*
160*) „Cf. 0. Langekamp, Diss. Munster (en Westphalie) 1907 (Note de
G. Loria).*
161) „Cependant J. H. Lambert, contrairement à ce qu’avait fait G. Saccheri,
n’utilise en général aucun postulat de continuité (Note de F. Schur).*