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III 1. F. Enriques. Théorie du continuum.
l’étude fait l’objet de la théorie du continuum; il contient d’ailleurs
quelque chose de plus.
Le concept de variété à n dimensions a été posé par R. Rie-
mann m ~) d’une façon tout à fait générale à l’aide d’une définition
génétique récurrente.
JB. JRiemann considère une variété à n dimensions comme une
juxtaposition d’éléments pouvant être distribués en une infinité de
variétés à n — 1 dimensions, l’ensemble de ces variétés à n — 1 di
mensions formant une variété à une dimension, et cela de façon que
chaque élément de la variété à n dimensions appartienne à l’une des
variétés à »-1 dimensions.
Une variété à deux dimensions apparaît ainsi comme une juxta
position d’éléments pouvant être distribués en une infinité de variétés
à une dimension, l’ensemble de ces dernières variétés formant lui-
même une variété à une dimension. Cette distribution des éléments
de la variété à deux dimensions correspond à la génération d’une
surface par le mouvement d’une ligne, mouvement dans lequel la
suite des lignes génératrices forme une variété à une dimension. On
peut dire que les points de la surface sont disposés en quelque sorte
suivant deux directions, ou dans un ordre double.
Comme type de variété à deux dimensions on peut prendre une
surface simplement connexe, ouverte, c’est-à-dire non-limitée. Nous
appellerons variété élémentaire à deux dimensions et nous représen
terons par le symbole v 2 , toute variété à deux dimensions dont les
éléments correspondent aux points de cette surface ouverte et sont
conçus suivant les mêmes relations d’ordre.
Le mode de génération des surfaces dont JB. JRiemann a fait
usage amène tout naturellement à considérer sur une surface quelcon
que donnée un faisceau de lignes génératrices et un faisceau de lignes
directrices; ces dernières sont décrites par les différents points de la
ligne génératrice mobile. On peut alors définir la variété élémentaire
v 2 relativement à deux faisceaux de variétés élémentaires v 1 à une di
mension de façon que
1°) un élément de v 2 appartienne à une variété v x de chacun des
deux faisceaux [c’est là la propriété fondamentale des faisceaux envisagés],
2°) une variété élémentaire quelconque v x de l’un des deux
faisceaux et une variété élémentaire quelconque vf de l’autre faisceau
aient en commun un et un seul élément de v 2 . *
• 277) Habilitationsscbrift 1S ) ; Abh. Ges. Gôtt. 13 (1866/7), éd. 1868, matb.
p. 134; Werke (2 e éd.), publ. par H. Weber, Leipzig 1892, p. 273; trad. L. Laugel y
Paris 1898, p. 281.