Troisième et dernière Séance 
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MESURE DES INDICES I)E REFRACTION DES VERRES 
POUR LES RADIATIONS INVISIBLES 
EN VUE DE LEUR APPLICATION A L’EMPLOI DES RADIATIONS INFRA-ROUGES 
EN PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE 
« Par une longue série de recherches, qui se poursuit depuis 40 ans, le 
domaine de sensibilité des plaques photographiques s’étend progressi 
vement vers les radiations de grande longueur d’onde. 
Tandis que la plaque photographique au gélatino-bromure d'argent 
n’enregistrait primitivement que les radiations violettes et bleues, sa 
sensibilité a été progressivement étendue à toutes les radiations visibles; 
certaines plaques convenablement préparées dépassent aujourd’hui le 
domaine visible du côté des grandes longueurs d’onde, et empiètent nota 
blement sur le domaine de l’infra-rouge. 
Tandis que toute impression visuelle cesse vers la longueur d’onde 
8.000 A (et même pratiquement vers 7.000, car au-delà la sensibilité de 
l’œil est extrêmement faible) on peut photographier jusqu'à la longueur 
d’onde 9.000 et même au-delà. L’expérience a montré que l’emploi de ces 
grandes longueurs d’onde (au moyen de plaques spéciales et d’un filtre 
placé devant l’obectif) présente certains avantages, en particulier pour 
les photographies prises à grande distance. 
Or les objectifs actuellement employés négligent complètement ces 
radiations invisibles; bien étudiés pour les radiations visibles, ils peuvent 
présenter de sérieuses aberrations pour ce domaine nouveau; des objectifs 
spécialement calculés pourront être nécessaires. Mais, pour ces calculs, les 
opticiens manquent de données : les fabricants de verre d’optique ne 
donnent aucune indication sur les indices de réfraction pour les radia 
tions infra-rouges. Il devenait donc nécessaire de prolonger les mesures 
d'indices vers les grandes longueurs d’onde. 
L’Institut d’Optique s’était, depuis longtemps, occupé de la mesure des 
indices pour les radiations invisibles; c’était l’ultra-violet qui était alors 
en cause (1), mais les mêmes méthodes étaient applicables dans tout le 
domaine des radiations décelables au moyen de la plaque photographique. 
On va donner ici le principe de la méthode employée. 
En principe, on mesure la déviation produite par un prisme, pris dans 
des conditions déterminées, par une méthode photographique. Gela permet 
d’étendre la mesure jusqu’à la limite de sensibilité de la plaque photo 
graphique; si cette limite est encore reculée dans l'infra-rouge, la méthode 
photographique permettra d’obtenir les nouvelles données utiles aux 
opticiens. 
(I) Ch. Fabry et J. Barot. Méthode pour la mesure des indices de réfraction des verres pour 
les radiations ultra-violettes. Revue (l’optique, T. 7, 1928, p. 429-433