NOTE I.
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et conserver le nom de lozange au quadrilatère dont les
côtés sont égaux.
Le mot inclinaison doit être entendu dans le même sens
que celui d’angle ; l’un et l’autre indiquent la maniéré
d’être de deux lignes ou de deux plans qui se rencontrent,
ou qui , prolongés , se rencontreraient. L’inclinaison de
deux lignes est nulle lorsque l’angle est nul, c’est-à-dire
lorsque les lignes sont parallèles ou coïncidentes. L’incli
naison est la plus grande lorsque l’angle est le plus grand*
ou lorsque les deux lignes font entre elles un angle très-
obtus. La qualité de pencher est prise dans un sens diffé
rent; une ligne penche d’autant plus sur une autre qu’elle
s’écarte plus de la perpendiculaire à celle-ci.
Euclide et d’autres auteurs appellent assez souvent trian
gles égaux des triangles qui ne sont égaux qu’en surface,
et solides égaux des solides qui ne sont égaux qu’en solidité.
11 nous a paru plus convenable d’appeler ces triangles ou
ces solides triangles ou solides équivalents, et de réserver la
dénomination de triangles égaux, solides égaux, à ceux qui
peuvent coïncider par la superposition.
Il est de plus nécessaire de distinguer dans les solides et
les surfaces courbes deux sortes d’égalité qui sont diffé
rentes. En effet, deux solides, deux angles solides, deux
triangles ou polygones sphériques , peuvent être égaux
dans toutes leurs parties constituantes , sans néanmoins
coïncideT par la superposition. Il ne paraît pas que cette
observation ait été faite dans les livres d’éléments ; et ce
pendant , faute d’y avoir égard, certaines démonstrations
fondées sur la coïncidence des figui’es ne sont pas exactes.
Telles sont les démonstrations par lesquelles plusieurs au
teurs prétendent prouver l’égalité des triangles sphéri
ques dans les mêmes cas et de la même maniéré que celle
des triangles rectilignes : on en voit sur-tout un exemple
frappant, lorsque Robert Simson (1) , attaquant la démons
tration de la prop. xxvm, liv. xi, d’Euclide, tombe lui-
même dans l’inconvénient de fonder sa démonstration sur
une coïncidence qui n’existe pas. Nous avons donc cru de-
(1) Yoyez l’ouvrage de cet auteur, intitulé : EuclidisElementorum
libri sex, etc. Gïasgnce, 1756.