GV-8
8
V) Les travaux de M. M. R. G. Millecamps (France) pour une application
de la photogramraétrie à l’étude de la vitesse des glaciers et à celle des varia
tions glaciaires sont particulièrement intéressantes. Pour la première application,
il faut observer que l’examen de l’abaissement du niveau glaciaire de la Mer
de Glace dans le massif du Mont Blanc (France) effectué sur des restitutions
photogrammétriques 1:10 000 de prise de vues aériennes, a montré la nécessité
d’obtenir une précision supérieure au mètre, lorsqu’il s’agit d’étudier le mou
vement de la glace. L’auteur a repris les procédés de la photogrammétrie terres
tre en photographiant à cadence régulière de temps, à partir d’une base fixe
et parfaitement définie, un tronçon de glacier. Les deux photothéodolites Zeiss
fonctionnaient simultanément. Ces deux appareils présentant une différence de
distance focale, il a fallu rétablir des formules propres à la restitution des vues
inclinées sur la base. Cette restitution a été réalisée au stéréocomparateur
Zeiss-Pulfrich et les calculs exécutés au Collège de France ont fourni les
premières conclusions suivantes:
a) Des repères fixes sur la rive opposée conservent sur les clichés des cor
données invariables. Il s’ensuit que la variation des coordonnées des repères
installés sur le glacier correspondent bien au mouvement de celui-ci.
b) Il est possible d’apprécier le déplacement superficiel de la glace à moins
de 20 cm près par les 24 heures, pour des points éloignés de 500 m moyenne.
c) Le glacier de la Mer de Glace présente, comme beaucoup d’autres glaciers
une vitesse d’écoulement superficielle maximum suivant son axe.
d) L’écoulement ne se fait pas régulièrement dans le temps. La variation des
vitesses montre qu’à certains moments la marche est très ralentie ou accélérée,
voir même, quelquefois, nulle ou négative.
e) Ce dernier phénomène entre dans le cadre du micro-mouvement.
Pour l’étude des variations des glaciers, il paraît que le relevé des masses
glaciaires par photogrammétrie aérienne se prête aisément aux études glacio-
logiques d’ensemble. L’escadrille de l’Institut Géographique National a effectué
diverses missions dans les Alpes françaises; les restitutions en courbes au
1: 10 000 des prise de vue faites en 1939 et 1952, soit à treize ans d’intervalle,
présentent de notables différences. Leur comparaison permet d’étudier notam
ment les variations d’altitude de la surface englacée, donc l’ablation; par déduc
tion, on établit le bilan du glacier considéré (bilan déficitaire pour la Mer de
Glace et pour le glacier d’Argentière, notamment).
L’étude a consté à tracer pour les années 1939 et 1952, trois profils longitu
dinaux (axial, rive gauche et rive droite) de la surface de la Mer de Glace et
de ses affluents. Leur comparaison montre que cette surface s’est abaissée, en
moyenne, d’une cinquantaine de mètres en treize ans et que la langue terminale
(que prologeait autrefois le glacier des Bois, entièrement disparu) a découvert
plus de 100 mètres de terrain.
La photogrammétrie permet, en outre, d’étudier l'alimentation du glacier,
les accidents tel que séracs, crevasses, rimayes etc. (voir à se sujet les nombreux
travaux du Docteur Finsterwalder).
VI) Dans le domaine de la sylviculture, il faut rappeler les travaux du Corps
Forestier du Ministère de l’Agriculture et des Forêts d’Italie, en prolongation
de ceux déjà communiqués au Congrès de Washington, et ceux d’autres pays.
Téhéran (Organisation du plan septennal du Centre Cartographique): levers
pour la formation de l’inventaire forestier et aménagement des forêts.