tion de la toiture, mais à coup sûr l'effondrement des voûtes et même le renverse-
ment des murs extérieurs.
Il est à remarquer que dans cette première liste figurent des
monuments pour lesquels il existe déjà des plans, dont certains sont même très dé-
taillés. Ce fait n'a pas été retenu comme critère parce que les archéologues esti-
ment que ces plans, quoique établis par des archéologues familiers avec l'archi-
tecture ancienne manquent souvent de précision métrique, mais surtout ils ne pour-
raient donner une image fidèle vivante à ces oeuvres d'art où l'élément humain joue
un rôle prépondérant. Ici le plan le plus précis sera encore imparfait, et il est
important de souligner que les clichés stéréoscopiques n'auront pas cessé d'être
utiles quand les objets représentés auront été traduits en plans exacts. Ils ren-
dront encore des service comparables à ceux que les clichés aériens rendent à la
géologie, à la pédologie, à l'interprétation en général.
Dans cet ordre d'idées, il est à remarquer que parmi les archi-
tectes auxquels incombe le soin des monuments, il se distingue deux écoles de con-
ceptions différentes. La première, qui se contente de restaurer les monuments d'une
facon rationnelle : elle se préoccupe de conserver l'ensemble du monument, de le
préserver des agents destructeurs. La seconde recherche en plus de conserver le
plus possible le raffinement et le caractère propre jusque dans le moindre des dé-
tails architectoniques. Là où la première école remplacera une pierre de façade
effritée par une autre débitée à la scie mécanique ayant la même dimension et ne
contrastant pas avec l'ensemble, la seconde la remplacera par une pierre ayant la
même composition pétrographique que les pierres voisines et taillée de la même fa-
con.
Ces considérations sortent un peu du cadre de la photogrammé-
trie pure. Mais comme les archéologues belges sont adeptes de la seconde école,
leurs conceptions ont une incidence directe sur les opérations de prises de vue.
Le photogrammètre ne se limitera pas exclusivement à la prise de vue de stéréogram-
mes dont le seul but est la restitution photogrammétrique. Il devra aussi veiller
à fixer sur ses clichés les nuances et les subtilités particulières des oeuvres d'
art architectoniques. Certains stéréogrammes ne seront même pas destinés à la res-
titution photogrammétrique, mais à améliorer cette "interprétation" architectonique,
par exemple : stéréogrammes à axe oblique par rapport aux mires ou clichés montrant
un coin ou deux parties de construction d''àges différents s'imbriquant l'une dans
l'autre.
Si ces concessions aux desiderata des archéologues alourdis-
sent lesopérations de prise de vue, nous avons aussi cherché à les faciliter et ceci
surtout par la réduction de ce que nous pouvons appeler les mesurages topographi-
ques ; c'est-à-dire les mesures que l'opérateur-photographe devra effectuer sur
place pour permettre la restitution correcte des objets photographiés.
Dans cet ordre d'idées, nous avions espéré - et cet espoir se
confirme dans la pratique - que la majorité des photogrammes pourraient être réali-
sés à l'aide des bases semi-rigides de 2 m ou 3 m. Cette disposition permet un gain
de temps très Bppréciable par rapport à celle oü les deux vues sont prises par pho-
tothéodolite ordinaire. Dans le premier cas, on n'a plus aucune mesure à effectuer
pour obtenir lors de la restitution une formation parfaite du modèle optique méca-
nique ; l'orientation absolue même du modèle est assurée à un degré élevé d'appro-