PREFACE.
Le but du travail dont voici le premier tome est double.
Ayant reconnu que les anciennes méthodes d’étudier les mouvements des
planètes ne suffisaient pas aux demandes de l’astronomie moderne, il me parais
sait urgent de chercher des règles de calcul en vertu desquelles on pourrait
évaluer les inégalités des planètes avec une exactitude aussi parfaite qu’on
voudrait. Cela revient à représenter ces inégalités sous une forme qui permet
de les calculer pour toute valeur du temps. En d’autres termes, il s’agissait
d’établir des méthodes qui ne se trouveraient pas en défaut dans des cas diffi
ciles et ne conduiraient pas à des développements divergents. Voilà le premier
objet de mon travail.
Ensuite, puisque les théories numériques des planètes principales sont in
dispensables à l’astronomie, j’ai fait en sorte de les établir sur le fondement
des nouvelles méthodes. Mais, l’intention n’étant pas, du moins quant à présent,
de mener les calculs numériques à un tel degré de perfectionnement qu’on en
puisse se servir pour la construction des tables, je me suis borné à calculer les
inégalités avec une exactitude suffisante pour déterminer les termes élémentaires,
ou bien, ce qui revient au même, les perturbations séculaires et les éléments
absolues.
A l’occasion des études sur les matières dont il s’agit, il était avantageux
de considérer aussi une autre face du grand problème des plusieurs corps. En
effet, les perturbations séculaires montant, dans le courant des siècles, à des
quantités qui sont comparables aux excentricités et aux inclinaisons mutuelles
des diverses orbites elliptiques de notre système planétaire, c’est improprement
que l’on considérait l’effet de ces influences comme des perturbations d’un état
moyen. On a donc abandonné la conception des ellipses képleriens, ce qui
devenait utile aussi par d’autres raisons, en la remplaçant par celle des orbites
absolues. Ainsi, on a fixé une notion qui se prête mieux que la précédente
à inspirer des idées justes sur les mouvements effectifs des planètes.