Traité des Orbites des Planètes.
n 9
CHAPITRE III.
Termes critiques.
124. Le calcul des inégalités périodiques des planètes à été effectué, à
de très rares exceptions près, moyennant des quadratures directes, ou bien,
en partant d’une équation différentielle linéaire, dont la solution a été
supposée connue. On a ainsi ramené les intégrations à l’application de la
règle bien connue: changer le cosinus en sinus, ou le sinus en cosinus
avec signe contraire, et diviser le coefficient du terme considéré par le
facteur affectant, dans l’argument, la variable indépendante. Un diviseur
déterminé de la sorte sera nommé diviseur linéaire et le procédé mentionné,
intégration linéaire.
Cette manière de procéder, sans doute appliquable quant à la plupart
des termes apparaissant dans les seconds membres des diverses équations
fondamentales, cesse néanmoins d’être légitime lorsque le diviseur linéaire
s’abaisse au dessous d’une limite déterminée. En voici la raison.
Si l’on considère, ce qui n’est point interdit, le résultat essentiel de
l’intégration d’un terme distinct d’être ce qu’on obtient par l’application de
la règle mentionnée mais en employant un autre diviseur que j’appelle di
viseur effectif, les deux diviseurs nommés ne sont jamais rigoureusement
identiques, bien que le diviseur linéaire puisse constituer la partie pré
pondérante du diviseur effectif. Mettre le diviseur linéaire dans le dé
nominateur du coefficient demandé, au lieu du diviseur effectif, revient donc,
on s'en aperçoit facilement, à avoir entamé un développement suivant les
puissances du rapport de la différence entre les deux diviseurs par le di
viseur linéaire. Or, il est facile de prévoir que le rapport mentionné puisse
acquérir des valeurs assez grandes pour que le développement dont j’ai parlé
devienne divergent: il faut seulement que le diviseur linéaire prenne une
valeur suffisamment petite. En conséquence, on peut attendre des cas oii
le mode du calcul, en employant les diviseurs linéaires, devient impraticable.