Full text: Théorie générale des orbites absolues (Tome 1)

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Traité des Orbites des Planètes. 
CHAPITRE III. 
Relations entre les arguments astronomiques et le temps. 
25. Par une induction admirable, l’immortel Kepler parvint, en 
examinant les observations tychoniennes, à découvrir les lois connues portant 
à jamais son nom. Mais, ce grand scrutateur, l’adhérant d’une méta 
physique, impossible après Newton, et dont les derniers brouillards dis 
parurent en présence des lumières des Kant et des Laplace, méconnut la 
vraie nature de ses découvertes. Loin d’être l’expression parfaite des lois 
éternelles et inébranlables, rendant l’image des idées du créateur, son résultat 
était approximatif et empirique. En effet, les positions d'une planète cal 
culées, pour divers moments, d’après les règles de Kepler ne coincident 
avec les- résultats d’observation que pendant un intervalle assez court. 
Plus cet intervalle s’agrandit, plus inexactes deviennent les positions cal 
culées: un petit nombre de semaines suffisent pour que les différences entre 
l’observation et le calcul soient mises en évidence. Si l’intervalle dont il 
s’agit comprend quelques centaines d’années, les écarts du calcul montent à 
des quantités du même ordre que les erreurs de la théorie de Ptolémée, et 
si, finalement, la série d’observations s’étend sur un temps de quelques dizaines 
de siècles, la conception du mouvement elliptique 11e porte pas mieux à la 
connaissance des mouvements effectifs des planètes que 11e le font les idées 
hardies mais grandioses des pythagoriciens, fondateurs de la science et, si 
l’on doit croire les mythes, partisans de la métempsycose. Il s’ensuit que 
de nos jours, la théorie de Kepler ne paraît, à vrai dire, qu’empirique, 
même à l’esprit le plus modeste. 
Que les lois de Kepler aient dominé néanmoins si longtemps l’astro 
nomie théorique, cela tient principalement à la méthode de la variation 
des constantes arbitraires, méthode inventée par Lagrange et employée, 
dans la théorie des mouvements des planètes, avec tant de succès par lui- 
même, par Laplace et plusieurs autres astronomes les plus éminents. Mais 
en revanche, la nature des variations séculaires, découverte à l’aide de la
	        
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