Full text: Mesures physiques et signatures en télédétection

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à des niveaux d amplitude très différents. Cela traduit des différences de types de couvert (relativement à des 
conditions climatiques variables) et d'efficacité photosynthétique: climat de type continental pour la taïga en 
Sibérie et à Schefferville (0.25 < GVI < 0.45); climat plus maritime en Finlande et en Alaska (0.35 < GVI < 
0.45); et climat continental tempéré pour la forêt fermée au Québec (0.40 < GVI < 0.60). 
Nous avons également étudié les relations entre la productivité forestière et les GVI. Cette 
analyse a été faite uniquement sur les régions écologiques du Québec, pour lesquelles les données de productivité 
dérivées des mesures effectuées sur le terrain sont disponibles (voir section 2). La relation non linéaire établie 
(figure 6) présente une corrélation très significative (fl = 
—•—Quftwc --»--Fmlmde O Schefferville 
— •- -Sibàie ♦ Alislu 
Québec: GVI - 0.17828 + 0.000287*DJC (R-0.898) 
FmUnde: GVI » 0.16895 + 0.000182‘DJC (R-0.937) 
Sibérie: GVI - 0.20036 + 0.000225*D1C (R-0.932) 
Figure 5: Relations entre GVI et degrés-jours 
de croissance annuels sur la forêt boréale. 
1.87). 
GVI moyen (mi-avril - fin octobre sur sept ans) 
Figure 6: Relations entre accroissements 
annuels moyens et GVI sur la forêt boréale au 
Québec. 
5. DISCUSSION 
A la lumière des résultats présentés, le potentiel des GVI dans l'analyse de la dynamique de la forêt boréale 
semble très intéressant. Il apparaît surtout important de mettre l'accent sur les procédures d'élimination des 
contaminations dues à l'atmosphère, aux nuages, aux conditions de visée et aux différences d'étalonnage des 
capteurs, compte tenu de la grande sensibilité des GVI à ces facteurs. L'importance des corrections 
atmosphériques apparaît clairement sur la figure 1. Même dans une situation de ciel clair, on constate des 
différences significatives entre les valeurs de GVI calculées à partir des réflectances apparentes au niveau du 
capteur et celles obtenues après l'application du modèle SMAC. Cette grande sensibilité des GVI est due au fait 
que les effets atmosphériques se traduisent par une augmentation de la réflectance du couvert végétal dans la bande 
visible de AVHRR, alors que l'effet contraire se produit dans la bande infrarouge. On peut améliorer de façon 
significative les GVI en appliquant au moins une correction des effets dus à la diffusion de Rayleigh. 
Les variations hebdomadaires des GVI, qui se manifestent parfois par des chutes importantes 
d’une semaine à l'autre (figure 1), limitent considérablement leur utilisation pour des fins d'analyses détaillées de 
l'évolution du couvert végétal. Elles résultent en effet de la présence de nuages partiels, des variations des 
conditions de visée (Roujean et al., 1992; Gupta, 1992), et masquent ainsi les variations propres de l'état du 
couvert végétal. L'utilisation des canaux thermiques inclus dans la base de données GVI peut aider à éliminer 
certains pixels contaminés par les nuages. 
Les valeurs de GVI utilisées dans cette étude pour l'analyse de la dynamique de la forêt et des 
relations avec les DJC et la productivité forestière sont des moyennes établies sur sept ans. Elles sont par 
conséquent moins sensibles aux bruits que les valeurs annuelles ou mensuelles. Sur la base de ces valeurs, on 
observe clairement des différences dans le comportement de la forêt d'une région à l'autre et selon les critères de 
classification écologique à l'intérieur de chacune d'elle. Les corrélations significatives obtenues montrent que la 
température semble être le principal facteur qui conditionne la vigueur de l'activité photosynthétique de la 
végétation dans les latitudes boréales. D'autre part, le modèle non linéaire établi entre la productivité forestière et 
les GVI montre que ces derniers peuvent nous permettre d'assurer un suivi régulier de la productivité, surtout dans 
les régions d'accès difficile. L'analyse des GVI met en évidence une variabilité spatiale importante de la 
productivité suivant les régions de la forêt boréale . Ceci pourrait se traduire par des variations significatives des 
flux de CO2 à travers cet écosystème.
	        
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