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2. L Influence du climat et de la glace au Spitzberg.
Les nombreuses expéditions au Spitzberg dans le but de son explo
ration sous les différents points de vue de la géographie, de la géologie, de
l'histoire naturelle et de la climatologie, fournissent tous les matériaux
nécessaires pour juger les circonstances dont dépend l’exécution d’une
mesure de méridien dans ces parages. Une place très éminente est
due aux expéditions suédoises; comme on l’a déjà signalé, c’est aussi
de la Suède que sont parties celles qui ont eu pour objet spécial
les recherches préalables sur la possibilité d’une mesure de méridien
au Spitzberg.
Le climat de ce pays est relativement doux en comparaison
d’autres terres situées sous la même latitude, et ne doit pas causer des
entraves sérieuses, par rapport tant à la faculté du corps humain de
supporter le froid, qu’aux opérations en plein air pendant le printemps
et l’été, les seules saisons possibles.
Le caractère général du climat est ainsi décrit par Dunér et
Nordenskiold:
»Pendant la dernière moitié de mai et la première de juin, la
température se tient autour du point zéro: on n’a pas à craindre
un froid plus fort que — 6°. Dès la troisième semaine de juin, la
température monte assez rapidement, la neige commence à fondre.
La fonte procède si vite, qu’au milieu de juillet le pays ouvert, non
occupé par des glaciers, est débarrassé de neige. Pendant la fonte,
l’ascension des montagnes peut être dangereuse par suite des avalan
ches. ce qui fait que la saison des travaux, la détermination des
stations finales et quelques observations des angles seules exceptées,
ne s’étend guère que du milieu de juillet à la fin de septembre.
Pendant cette saison, la température varie entre 0° et + 12°; vers la
fin de septembre, elle descend quelquefois au-dessous de 0\»
Quant à la force des vents, les observations faites au Spitzberg
en 1872—73 et en 1882—83 1 ) démontrent clairement que dans les
occasions de la plus grande transparence de l’air, supposée coïncider
avec l’absence de nuages, elle était si faible, qu’à elle seule elle ne
doit que très rarement pouvoir empêcher les observations avec un
instrument tant soit peu abrité.
Le plus grave obstacle à craindre des conditions atmosphériques,
c’est la fréquence des brouillards et des pluies dans ces parages, qui
diminue naturellement de beaucoup les occasions d’effectuer des obser
vations célestes et encore plus des observations terrestres. Il paraît
1 ) Voir Mém. de l’Acad. Royale des Sciences, Tome 12 N:o 7: Observ. météor. de
l’expédition arctique suédoise de 1872—3, rédigées par Aug. Vijkander, et Observ. faites
au Cap Tbordsen par l’expédition suédoise, publiées par la même Académie.