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prise de vues, des caractéristiques de l’appareil de prise de vues et du recouvrement
désiré entre bandes. En vol, le navigateur mesure la dérive le long de ces axes et cale
son viseur en fonction de cette dérive. Il s’efforce ensuite de conserver alignés deux
points de l’axe tracés sur la carte. Il vérifie et note les points à la verticale desquels
l’avion passe.
Dans les régions démunies de cartes à grande échelle, la méthode consiste à déter
miner l’axe de la future bande à partir de la bande en cours d’exécution et nécessite un
viseur qui peut être calé à 90° de la route de l’avion et en site, à un angle a tel que
tg a D/H, D étant la distance entre bande, H la hauteur de vol. Cet angle dépend
des caractéristiques de l’appareil de prise de vues et du recouvrement désiré entre bandes.
Le navigateur fait un croquis rapide des quelques points de cette bande et au retour il
s’efforce de survoler ces points. Cette méthode exige un travail considérable de la part
du navigateur, un entraînement poussé et une excellente mémoire visuelle.
Comme les bandes sont déterminées de proche en proche, il peut en résulter un
désorientement progressif. Malgré ces défauts, c’est cette méthode qui est utilisée
actuellement et qui donne les meilleurs résultats. Elle a remplacé deux autres méthodes
de navigation appelées, l’une la méthode des bandes de reconnaissance, l’autre la
méthode de la bande de départ. Ces deux méthodes nécessitaient toutes deux comme
travaux préparatoires, l’exécution de bandes espacées perpendiculaires à la direction
des bandes définitives et exécutées préalablement à la couverture photographique.
L’inconvénient de ces deux méthodes était la difficulté d’exploiter les bandes de recon
naissance exécutées parfois longtemps avant la couverture photographique d’exploi
tation.
Le recouvrement entre vues successives est généralement de 55 à 65 %, de bande
à bande de 10 à 20 %. Les conditions d’exposition sont très variables en raison de la
très grande diversité des lieux où opèrent les escadrilles de l’Institut Géographique
National. Chaque fois que possible comme il s’agit de photographies à moyenne ou à
petite échelle, l’ouverture la plus faible, F/14, est recherchée. L’Institut Géographique
National a procédé à des essais d’enregistrement continu des paramètres de la prise de
vues : pression atmosphérique (d’où altitude de l’avion) et inclinaison de la chambre
de prise de vues autour de deux directions perpendiculaires, afin de chercher à éviter
l’accumulation des erreurs dans les méthodes d’aérocheminement. Sur l’enregistrement
s’inscrit un top actionné par le chronodéclencheur de sorte que l’on a la valeur du
paramètre au moment de chaque prise de vues, ou plutôt sa variation, qui est plus
facile à déterminer que la valeur absolue.
L’enregistreur utilisé pour ces déterminations, construit par la Société Française
d’instruments de Mesures, est un appareil qui est utilisé normalement par le Centre
d’Essai en Vol de l’Armée de l’Air et qui sert à enregistrer différents paramètres au
cours des vols. L’Institut Géographique National a adapté cet appareil à la solution
de ses problèmes particuliers.
L’enregistreur lui-même est très réduit; il ne pèse que 1,6 kg et a comme dimen
sions 160 X 120 X 100 mm environ, l’enregistrement se fait sur une bande de papier
photographique de 60 mm de large et de 6 m de long qui se déroule derrière une fente.
L’image du filament d’une lampe d’éclairage est envoyée à différentes hauteurs sur
cette fente par le miroir mobile de l’appareil transmetteur des signaux, barographe
pour la pression ou gyroscope pour l’inclinaison de la chambre de prise de vues. Le
barographe est de faible inertie ; il ne pèse que 136 g et trouve place à l’intérieur de l’en
registreur ; il est relié par un tuyau souple à la prise statique de l’avion. Pour l’enregis
trement des composantes de l’inclinaison de la chambre de prise de vues on utilise un
système à stabilisation gyroscopique que l’on place sur un berceau solidaire de l’appa
reil de prise de vues. Les indications de ce gyroscope sont transmises électriquement à
un petit oscillographe situé à l’intérieur de l’enregistreur et s’inscrivent sur la bande de