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Le développement est encore fait généralement avec des appareils à va-et-vient
tels que les équipements Morse B-5 et B-6. Les machines à développement continu ne
jouissent pas d’une grande faveur de la part des utilisateurs, bien que l’on puisse toujours
reprocher au matériel à va-et-vient de donner des irrégularités de développement et
d’obliger fréquemment à relaver le film.
La suppression presque complète des voiles provoqués par les effluves électrosta
tiques a été obtenue par une mise à la masse de la chambre de prise de vues et en rem
plaçant dans le magasin les rouleaux d’ébonite par des rouleaux métalliques.
Les photogrammètres américains souhaitent à la fois une augmentation du con
traste des films et une meilleure stabilité de leur support. Ils utilisent généralement les
révélateurs D 19 et DK-606.
Des contrôles de l’hyposulfite résiduel sont la règle. S’il le faut le film est relavé
pour obtenir un maximum de 0,02 mg d’hyposulfite par pouce carré (0,3 mg par déci
mètre carré). Les films sont stockés dans des abris conditionnés.
Le rapport américain mentionne le support de film Cronar, polyester à base de
téréphtalate de polyéthylène récemment fabriqué par la firme Du Pont de Nemours et
remarquable par sa stabilité dimensionnelle : le coefficient de dilatation thermique est
un peu inférieur à celui de l’acétobutyrate, le coefficient de variation à l’humidité relative
est environ trois fois moindre que celui de l’acétobutyrate.
Sont utilisés en Finlande les films suivants : Kodak Aero film Super XX Safety
topographie, fabriqué à Londres et Gevaert Aviphot 33 topographie base, fabriqué à
Anvers.
Les chambres à film Wild ont été modifiées en Finlande pour améliorer le dispo
sitif de succion. La restitution des photographies faites sur des archipels formés de
très petits îlots ont mis en évidence des défauts de planéité du film.
On a constaté sur la photo de plans d’eau la marque de fentes d’aspiration
des plateaux presseurs. Ce défaut a été attribué à l’absence nécessaire d’anti-halo au
dos du film.
Les Finlandais souhaiteraient une moindre fragilité du film au froid.
L’Institut Géographique National français a utilisé successivement pour ses prises
de vues sur plaques, les émulsions suivantes de Guilleminot : Panchro 2000 (abandonnée
dès 1952), puis Panchro 66, plus rapide, et enfin Panchroguil encore plus rapide. Depuis
quelques mois, l’Institut Géographique National utilise concurremment avec les Pan
chroguil, les plaques Aviphot Pan 30° de Gevaert.
Jusqu’en 1954, les plaques possédaient toutes une couche dorsale de gélatine inco
lore destinée à compenser les déformations de la plaque dues aux tractions opérées sur
la couche de gélatine sensibilisée par le séjour dans les bains de traitement et le séchage.
Des mesures de déformation faites en 1954 ont montré que l’on s’était peut-être un peu
exagéré les craintes d’avoir des déformations importantes. L’I.G.N. a alors utilisé
des plaques sans couche dorsale, mais avec anti-halo sur substratum en résine spéciale.
Les essais de ces plaques ont été décevants par suite de la mauvaise tenue de la couche
anti-halo en climat tropical et surtout par suite des irrégularités de cette couche qui se
répercutaient sur l’image négative lorsque le terrain photographié ne présentait que de
faibles contrastes. On a pris alors la décision de supprimer purement et simplement
l’anti-halo. Cette suppression de l’anti-halo n’a eu d’inconvénient que dans de rares
cas (par exemple dans le cas où l’image du soleil se formait sur un plan d’eau).
Pour ses rares prises de vues sur film, l’I.G.N. emploie l’émulsion Super XX de
Kodak-Pathé, fabriquée spécialement pour la photographie aérienne sans anti-halo
dorsal. L’emploi du film est aujourd’hui pratiquement abandonné.