L'étude de ce réseau est un travail passionnant. Nous
possédons pour ce faire différentes ressources. Parmi les
sources antiques, notons l'Itinéraire Antonin, un guide rou-
tier du IIIe.siècle, et la table de Peutinger, copie médié-
vale d'une carte antique : on y retrouve plusieurs routes
traversant nos régions avec les distances séparant les dif-
férentes stations ; d'autres informations sont fournies par
des bornes militaires et les itinéraires, gravés sur pierre;
parmi ces derniers, celui de Tongres est le mieux connu ;les
routes vers Cassel-Bavai,vers Reims-Amiens et Bonn-Worms y
sont mentionnées. On peut enfin trouver de précieuses indi-
cations dans les nombreux lieux-dits, ainsi que dans le pa-
tronat des églises.
Si ces divers documents prouvent l'existence d'une rou-
te, ils ne fournissent cependant pas son tracé exact ; pour
retrouver celui-ci, il faut étudier les cartes et les plans
cadastraux (un vieux chemin, encore en usage actuellement,
ne coupe jamais la division parcellaire, mais les parcelles
sont délimitées par lui).
Actuellement, l'étude des voies antiques est grandement
facilitée par l'emploi de la photographie aérienne, qui indi-
que non seulement les traces visibles de la route encore exis-
tante, et la division parcellaire, mais montre aussi des tra-
ces uniquement repérables de haut ; les avantages de cette
méthode sont trés importants : on remarque sur ces documents
immédiatement la disposition des parcelles méme dans des dé-
tails que le cadastre ne reproduit pas toujours : par exem-
ple, une ligne de haies ou de buissons dans des parties in-
cultes couvre souvent un sol aride à cause de la pierraille
d'une route sous-jacente.
Mais l'apport le plus spectaculaire de la Photographie
aérienne est l'indication du tracé là oü ni le cadastre ni
les cartes ne conservent le moindre souvenir d'un ancien