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PRINCIPES DE DETERMINATION DES SYSTEMES CULTURAUX
ET DE LEUR POTENTIZL DE PRODUCTION PAR TELEDETECTION
MALET Ph. et GUYOT G. Institut National de la Recherche Agronomique
Station de Bioclimatologie d'Avignon/Montfavet 84140 MONTFAVET (France)
I - INTRODUCTION
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Les méthodes de discrimination des cultures et
d'estimation de leurs surfaces n'atteignent pas encore les précisions que
souhaitent les services de statistique agricole. Pourtant les zones-test ont
presque toujours été choisies dans des régions oü la dimension moyenne des
champs était en rapport avec la résolution des capteurs : dans les grandes
plaines des Etats-Unis et du Canada. D'autre part, les méthodes actuelles
tiennent compte de l'évolution dans le temps des signatures spectrales des
cultures (ENGVALL et al, 1977) et pourraient donc obtenir des performances
intéressantes.
Mais on se heurte à l'interférence d'autres facteurs : par exemple
celle des sols qui existe aussi bien sur des cultures en ligne qui ne sont pas
toujours couvrantes, comme le maïs, que sur des cultures toujours couvrantes
comme les prairies (WESTIN et LEMME, 1978) ; pour éliminer ce facteur, il faut
déterminer son poids région par région (RICHARDSON et WIEGAND, 1977).
Et tant qu'on ne peut pas éliminer systématiquement toutes ces
interférences, il est impossible d'établir des modèles de passage fiables
entre les signatures spectrales successives d'une culture et ses états
successifs de croissance et de développement. On est obligé de se limiter à
déterminer l'influence d'évènements catastrophiques et relativement exceptionnels,
telles que les tornades, les grêles, les gelées (BUCHMAN et FRIES, 1977),
ou telles que les attaques parasitaires (KANEMASU et al, 1974). Et la prévision
des rendements unitaires proprement dite, par exemple dans le projet LACIE
(WAITE, 1975), reste basée sur des modèles purement agrométéorologiques,
indépendants de la télédétection.
L'objectif de ce papier est de voir à quelles conditions la télédétec-
tion pourrait obtenir de meilleurs résultats, d'abord pour suivre l'état des
cultures qui ne subissent aucune catastrophe climatique ou pathologique, et
ensuite pour discriminer les cultures et estimer leurs surfaces. Et nous
montrerons pour commencer que tel est bien l'ordre d'importance dans lequel
il convient de classer ces deux objectifs, du moins pour les pays d'Europe,
alors qu'ils sont toujours classés en sens inverse.
II - IMPORTANCE ET INFLUENCE DES SYSTEMES CULTURAUX
La production d'une culture donnée ne dépend pas seulement du climat,
du type de sol, de la fumure et des diverses techniques culturales qui lui sont
appliquées. Elle dépend aussi des résidus en fumure minérale et organique et des
réserves en eau laissés par la culture précédente et même par celles des années
antérieures. De ce fait, elle dépend des techniques culturales qui sont utilisées
sur l'ensemble des cultures de l'assolement, c'est-à-dire du "système cultural”
dans lequel la culture en question se trouve insérée.