PRECISION DES RELEVES PHOTOGRAMMETRIQUES D'ARCHITECTURE
Maurice CARBONNELL
Président du Comité International de
Photogrammétrie Architecturale
I.G.N., Saint-Mandé, France
Résumé - La notion de la précision d'un relevé photogrammétrique d'architec-
ture est assez complexe. Elle doit être étudiée suivant deux aspects. D'une
part, des critères de caractère architectural : plans de référence, contenu
du relevé, état de l'édifice, interprétation de l'opérateur, précision réel-
lement nécessaire. D'autre part des facteurs liés au processus photogrammé-
trique, accentués par certaines caractéristiques des relevés architecturaux :
schémas de prise de vues, grande profondeur du sujet, fortes inclinaisons
des axes optiques, conditions d'éclairage.
Abstract - The notions regarding the accuracy of an architectural photogram-
metry survey are rather complex. It is necessary to consider the accuracy in
all its aspects. On the one hand, the architectural aspects : reference planes,
content of the survey, state of conservation of the building, influence of the
operator's interpretation, degree of accuracy required. On the other hand, the
technical aspects of the photogrammetric process in the particular case of the
architectural surveys : camera set-ups in relation to the building, conside-
rable depth of the subject, large obliquity of the camera axes, lighting
conditions.
On admet généralement que le relevé photogrammétrique d'un édifice doit
apporter la connaissance et la mesure de la forme effective de cet édifice à
un moment donné, afin de permettre l'auscultation de son état présent aussi
bien que son analyse architecturale. On ajoute le plus souvent que, pour at-
teindre cette connaissance et effectuer cette mesure, la méthode photogrammé-
trique est plus efficace, plus objective, plus homogéne et plus précise que
toute autre méthode de relevé.
La réalité cependant n'est pas si simple et ces affirmations doivent
étre approfondies. Pour cela, il convient d'abord de faire une distinction
entre les relevés numériques et les relevés graphiques. Les premiers consis-
tent en la détermination des coordonnées de points singuliers dans un systéme
spatial de référence, coordonnées qui donnent directement certaines cotes de
l'édifice (hauteurs, profondeurs, expression d'une voüte par un "semis de
points", ...), ou d'où l'on déduira des données chiffrées caractéristiques de
l'architecture de cet édifice (dimensions d'un élément, distance entre deux
éléments, forme géométrique d'une ligne ou d'une surface, etc.). Les relevés
graphiques peuvent être établis à partir d'une relevé numérique ponctuel,
analogique ou analytique, mais l'originalité essentielle de la méthode photo-
grammétrique consiste à permettre de les obtenir par un tracé continu des
lignes architecturales à l'aide d'un appareil stéréophotogrammétrique.
Dans un relevé numérique, les mesures n'ont réellement de sens que si
les points sur lesquels elles sont faites ont une bonne définition, qu'il
s'agisse de détails très nets de l'édifice ou, à plus forte raison, de repères
placés sur celui-ci, solution préférable lorsque l'on veut parvenir à des
mesures très fines concernant, en particulier, des déformations ou des mouve-
ments. La précision des déterminations dépendra alors presque exclusivement du
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