Full text: Mesures physiques et signatures en télédétection

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1. LES PRATIQUES CULTURALES 
Les trois pratiques de travaux culturaux qui prévalent dans les vignobles roussillonnais ont des importances 
variables, quant à leur influence sur l'érosion et à leur proportion (respectivement 20% désherbées, 55% 
labourées, 45% mixtes c'est-à-dire désherbées ou labourées selon les inter-rangs, et moins de 1 % de parcelles 
enherbées sur l'ensemble des parcelles étudiées). L'effet du désherbage chimique se traduit systématiquement 
par la formation d’une croûte de battance à la surface du sol. La rugosité n'est alors plus liée aux travaux du 
sol, mais à la présence d'une pierrosité variable et, plus localement, aux traces de passages d'engins. Cette 
croûte est propice au ruissellement, même en cas de faibles pluies, dès lors que le terrain n'est pas strictement 
horizontal. Le moindre accident morphologique, en limite de parcelle notamment, devient générateur d'un 
phénomène d’érosion régressive, qui peut rapidement devenir préjudiciable. Le labour, qui ameublit le sol, 
permet par contre au terrain de conserver une forte perméabilité. Le ruissellement ne se produit donc qu'à 
l'occasion de précipitations intenses ou à la suite d'une succession de pluies faibles à moyennes qui provoquent 
la formation progressive d'une croûte de battance. Le labour augmente la rugosité de la surface, notamment 
par la présence de mottes parfois importantes et de billons parallèles à la direction du travail. L'enherbement 
qui garantit une protection quasi totale du sol n'est que très peu utilisé, dans la mesure où l’herbe est 
considérée comme concurrente de la vigne. La faible proportion de parcelles affectées par ce mode de culture 
réduit son importance quant à l'évaluation régionale de l'érosion. 
2. SCHEMA DE L'ETUDE ET PROTOCOLE DE MESURE 
Les deux modes de culture prépondérants qui conditionnent les phénomènes érosifs dans le bassin du Réart 
sont les suivants : un labour qui concerne l'ensemble de la parcelle et un labour complémenté d'un désherbage 
chimique en alternance selon l'espacement entre les pieds de vigne. Ils se traduisent par des états de surfaces 
spécifique vis-à-vis de leur rugosité, mais ne sont pas différenciables à partir de données passives comme 
celles du satellite SPOT. Il est donc apparu intéressant, pour les distinguer, de tester les capacités des données 
satellitaires radars, théoriquement sensibles aux propriétés géométriques des surfaces (Ulaby. 1978 ; Elachi. 
1988 ; Beaudoin, et al. 1990 ; Evans. 1992 ; Paloscia. et al. 1993). Le satellite européen "European Remote 
sensing Satellite" : ERS-1 (bande C: 5,3 GHz) offre apparemment des caractéristiques intéressantes à une telle 
étude. 
La méthode a consisté en une comparaison de données radars et de données de terrain par le biais de diverses 
analyses statistiques, afin de dégager une voie d'accès à la discrimination des surfaces potentiellement 
ruisselantes. Dans cette optique, un choix de parcelles "test” a été entrepris sur trois secteurs de références, 
appartennant chacun à une sensibilité différente vis-à-vis des phénomènes d'érosion, selon l'étude régionale 
déjà entreprise (Delpont. 1991). 
2.1. Secteurs de références 
Localisés au sud-ouest de Perpignan, ces sites sont représentatifs des effets du régime climatique typiquement 
méditerranéen. C'est pour cette raison, qu'ont été installées sur ces secteurs tests, des stations de mesure qui 
tentent de quantifier les phénomènes liés au transport solide par ruissellement (programme de recherche 
européen MEDALUS) ou à la recharge potentielle des nappes superficielles par infiltration des eaux de pluies. 
L'ensemble des trois secteurs représente 244 parcelles de vignes ; c'est au total 21 hectares de vigne qui ont 
été systématiquement échantillonnés en synchronisme avec les enregistrements des images par le satellite 
ERS-1. 
2.2. Campagne de terrain 
Les enquêtes de terrain se sont intéressées aux critères principaux suivants : la pratique culturale, l'état 
végétatif (% et aspect), la pente des parcelles, la direction des rangs de vigne et la rugosité exprimée entre 
autre par le volume des pierres et des mottes de terres (aspect représentatif de la parcelle). 
La mesure de rugosité du sol a fait l'objet d'un soin particulier au cours des enquêtes compte tenu d'une part 
de son influence sur l'infiltration, le ruissellement (Edwards, et al. 1992), la vitesse d'écoulement de la lame 
d'eau et l'érosion, et d'autre part, de son influence sur la réponse du signal radar. La notion de rugosité, très 
parlante du point de vue qualitatif, est toutefois plus difficile à définir quantitativement. Plusieurs méthodes 
ont été mises en oeuvre :
	        
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