WORKING GROUP 7
CHEVALLIER
405
dans une telle série, qui fait étudier dans l’espace la succession d’un phéno
mène dans le temps, permettra une première chronologie relative, soit parce
que la forme à identifier sera plus ou moins complexe dans l’évolution de cette
série (types de fortifications par exemple), soit parce qu’elle sera plus ou moins
désintégrée par le temps, encore fraîche ou rendue fantomatique.
Une fois dégagées les structures d’une zone donnée, on pourra établir des
chronologies relatives d’après les relations réciproques de deux ou plusieurs
éléments naturels ou artificiels, fossiles ou toujours vivants, du paysage, notam
ment entre deux ou plusieurs des structures mises en valeur: formes du relief et
hydrographie (on ne saurait trop insister sur l’importance du milieu naturel),
voies de communications, parcellaire et habitat: villages-rues construits sur les
voies qui préexistent, ces dernières ordonnant le réseau secondaire qui a servi
à la mise en valeur du sol. Pour des chronologies à plus de trois termes, on fait
intervenir la règle des probabilités composées, à partir des postulats suivants:
1. de deux structures superposées, celle qui est surimposée est la plus récente;
2. de deux structures non superposées, celle qui tient compte de l’autre est la
plus récente (ou en partie contemporaine).
Des relations probables sont suggérées par l’aspect des vestiges, d’après ce
qui a été dit plus haut ou par la comparaison des formes identifiées avec des
formes semblables datées par ailleurs [3].
L’introduction dans la chronologie relative de données empruntées à l’his
toire générale ou à la vérification archéologique sur le terrain transforme ces
datations en chronologie absolue. Comme il suffit de vérifier au sol quelques
points-clefs permettant d’authentifier les séries morphologiques établies et de
transformer leurs relations réciproques en chronologie absolue, la fouille, à la
limite, apparaît, non plus comme la pourvoyeuse fortuite de l’histoire, mais
comme un simple moyen de contrôle de raisonnements logiques.
On utilisera de même des calculs simples à partir de points caractéristiques le
long d’itinéraires antiques pour déterminer l’unité de mesure jadis employée.
En effet on constate souvent des coïncidences métriques le long de ces voies:
c’est que les bornes de milles ou de lieues ont constitué longtemps l’élément
principal du paysage routier, avec valeur de repère et de limite et ont pu ainsi
commander le tracé des chemins vicinaux. Ces emplacements sont souvent
marqués aujourd’hui par des angles de boqueteaux ou des croix. Soit sur une
route donnée une borne romaine laissée en place ou supposée telle ou, à défaut
de borne, un point remarquable du terrain (carrefour important avec croix,
ancienne chapelle) ; si partant de cette borne ou de ce point et portant de
proche en proche le long de cette route des distances égales à un mille ou à
une lieue, on trouve d’autres points remarquables du terrain, cela suppose:
- que la route a été jalonnée en milles ou en lieues, cette division ayant servi
de base à un réseau vicinal ou privé;
- que la borne où le point pris comme origine était demeuré en place ou cor