Full text: National reports (Part 2)

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FRANCE 
carte de la végétation de la France, de documents expédiés tels que les croquis géolo 
giques de l’Institut du Pétrole, ou du Service des Mines ; elles forment en outre chaque 
année un nombre important d’interprétateurs, spécialisés plus particulièrement dans 
le domaine de recherche, qui intéresse chaque organisme. 
Il semble à première vue qu’une différenciation très nette s’est étabüe en France 
entre les organismes publics ou privés établissant des levés par voie photogrammétrique 
proprement dite, et les organismes spécialisés dans l’interprétation photographique. 
Il n’y aurait pas Heu de s’en étonner, parce que les buts poursuivis sont différents. 
Le rôle des organismes ou des Services cartographiques doit être de fournir le document 
devant servir de support topographique pour les cartes spéciales, qui pourront ensuite 
être obtenues de façon économique par simple surcharge. 
L’établissement de croquis géologiques ou de documents expédiés d’une nature 
quelconque n’est qu’un pis-aller, qui, en l’absence de cartes régulières fournit néan 
moins un document utilisable, dans un délai raisonnable. Cet état de fait est la consé 
quence de la lenteur relative d’établissement des cartes, et de la rapidité d’exécution 
de la couverture photographique. 
L’exploitation des quatre cents ou cinq cents clichés qu’un avion photographe 
peut prendre en quelques heures par beau temps au cours d’un seul vol exige plusieurs 
années de travail sur un appareil de restitution. 
Toutefois la cartographie ne se désintéresse pas de l’interprétation ; si on a distingué 
pour l’exposé la rubrique « Interprétation » et la rubrique « Levés photogrammétriques », 
il ne faudrait pas en conclure qu’il y a une cloison étanche. Le « restituteur » qui sert un 
appareil de restitution quelconque fait de l’interprétation, chaque fois qu’il trace un 
détail planimétrique. 
Lorsque l’I.G.N. a entrepris le levé des territoires d’outre-mer, il a été amené à 
constituer de véritables « clefs » pour l’identification des différentes natures de la végé 
tation, qui se révèle spécialement importante et difficile dans les régions tropicales. Pour 
résoudre cet important problème il a combiné l’étude de la couverture générale avec 
celle de photographies spéciales (obliques, panoramiques, terrestres, verticales à grande 
échelle) et avec la reconnaissance sur le terrain. Il a pu, profitant de l’expérience ainsi 
acquise, conseiller ensuite les interprétateurs de différents organismes d’outre-mer. 
Par ailleurs, en vue de faire progresser les méthodes de photo interprétation, l’I.G.N. 
a exécuté en 1955 et poursuivi en 1956 des essais de prise de vues où sont étudiées les 
associations filtres-émulsions et les échelles de prise de vues les plus appropriées, prin 
cipalement pour la recherche des différentes essences forestières, la mise en évidence de 
certains phénomènes géologiques, etc. 
Un autre aspect intéressant de l’interprétation est la recherche des traces de civi- 
Hsations anciennes. 
C’est presque par hasard que les photographies aériennes de Tunisie ont révélé 
l’existence des « centuriations romaines » ; à différents endroits, apparaissent sur les pho 
tographies des damiers très régufiers, de dimensions constantes, parfois en concordance 
avec la planimétrie actuelle, souvent en discordances complètes avec celle-ci. Une étude 
systématique de la couverture photographique de Tunisie a été entreprise à la suite de 
ces découvertes, et a permis de reconstituer l’ensemble de cette cadastration romaine, 
constituée par des carrés de 710 m de côtés, que l’Empire romain attribuait à ses vété 
rans. La surface couverte par cette cadastration est d’environ 21.000 km 2 et s’étend de 
Bizerte à Sfax et du Cap Bon à Teboursouk. Les centuriations ont fait l’objet d’une 
communication au Congrès des Sociétés Savantes à Alger en 1954. M. Saumagne, secré 
taire général honoraire du Gouvernement tunisien, dans un exposé sur la question, 
décrivait cet ensemble comme « le plus vaste massif monumental qu’il ait peut-être 
été donné à l’archéologue de découvrir et à l’historien de commenter ».
	        
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